Prédication du 21 Octobre.
Job 1:1-2:10.
Job 1:1-2:10.
Job est un bon croyant.
Et un bon pratiquant, il n'est jamais pris en défaut à l'égard de la loi.
.il pousse le zèle jusqu'à accomplir la loi à la place de ses enfants.
C'est cet homme qui accumule les œuvres bonnes, qui ne sort pas du
sentier de la loi, mais qui va tout perdre: enfants, biens, santé.
A la fin du récit, Job sera reconnu comme étant celui qui a bien parlé
de Dieu, comme étant celui qui a un juste rapport à la vie.
Job n'aura pas été justifié en fonction de ses œuvres.
Job aura été justifié par la Grâce seule.
Observons comment la Grâce opère.
Le premier fait marquant est que la Grâce ne se théorise pas, elle se
raconte.
C'est pour cela que le Livre de Job prend la forme d'un conte, à
l'image de la majorité des textes bibliques.
Que savons-nous de la Grâce apres avoir lu l'apôtre Paul ?Aucune
théorie.
aucun dogme sur le sujet.
C'est juste par les narrations que nous apprenons quelque chose sur la
Grâce.
Ainsi, face à Job, nous pourrions voir un croyant fataliste, soumis, qui
déclare au moment où ses enfants meurent: «l Eternel a donné
l'Eternel a repris, que le nom de l' Eternel soit béni» (V.21).
Puis Job se révolte, il n'est plus du tout stoïque comme avant. Il
demande des comptes à Dieu.
Dans cette histoire de Job, tellement saturée de malheur, nous pouvons
penser que la grâce n' a pas sa place. Dans nos vies parfois, il en va de
même, nous nous demandons bien où est l'intervention de la Grâce de
Dieu.
Pourtant...
Le récit montre comment une personne se débrouille avec sa situation.
il montre que la Grâce est une dynamique qui fait évoluer les
personnes.
L'identité de Job n'est pas figée, il change.
La Grâce dit que notre identité est faite de mutations.
Le récit de Job va dans le sens de la Grâce, qui affirme que l'être
humain n'est pas dit une fois pour toutes.mais qu'il ne cesse d'être dit
et redit à nouveau. Réinventé. Recrée.
La Grâce s'exprime dans les bribes d'histoires personnelles, sans calcul a
priori.
Ellese manifeste tout aussi bien dans notre quotidien, dans
ce service d'obsèques l'autre jour à Villefavard, où les endeuillés ne se
souvenaient même pas du Notre Père.
Un service sous le regard de Dieu « pour rien»? (verset 9) puisque tres peu de
participants se réclamaient de la foi chrétienne? Qui le sait ? Qui peut dire ce
qu'il y a dans le coeur de l'homme ?
Verset 9: Satan dit à l' Eternel : «est-ce pour rien que Job craint Dieu»?
le livre de Job met en évidence justement que c'est «pour rien» que Job croit.
Puisqu' à priori il a tout fait comme il faut.
Le livre de Job ne porte pas l'idée que Dieu aurait un projet pré-construit pour
chacun.
La Grâce qui affleure dans le livre de Job est plutôt la possibilité qui nous est
offerte de réagir à ce qui nous arrive,
d' en faire quelque chose.
Comme l'avait dit autrefois le pasteur Wilfried Monod, «Dieu ne
protège pas l'homme de la foudre, il protège l'homme foudroyé.».
la Grâce de Dieu ne trace pas un chemin avant tout, préalable que
nous devrions suivre servilement,
cela serait un dogme, elle nous laisse libre de frayer notre propre
chemin.
La foi chrétienne, c'est l'histoire d'une responsabilité personnelle.
La grâce coûte, ce n'est pas une grâce à bon marché qui caresse dans le
sens du poil. Elle nous demande un effort,
Elle nous encourage à l'action, à des engagements en faveur de
l'humain.
La Grâce est puissance de renouvellement au cœur de notre quotidien.
Et c'est Dieu qui le permet.
Amen