lundi 14 octobre 2019

Prédication Luc 17, 11 à 19

Prédication du 13 octobre Luc 17, 11 à 19.

Jésus passait entre la Samarie et la Judée, pour se rendre à Jérusalem.
En trajet donc il rencontre dix lépreux à l'écart d'un village, ou plutôt ils se tiennent à distance, ils y sont obligés, du fait de leur état.
Des gens contaminés, atteints de la maladie la pire, la lèpre qui fait peur, qu'on ne sait pas soigner.
Exclusion des malades qui deviennent des parias. A l'écart de la plupart des villes, dans l'antiquité et au moyen-âge, il y a eu des léproseries, des zones à part.
Riches et pauvres sont concernés par la lèpre. À ce niveau-là, il n'y a pas de différence sociale.
Une toute petite tache blanche devient progressivement une terrible maladie de peau.
Verset 14, les lépreux supplient Jésus, celui ci ne les touche pas (on dit qu'ils se tenaient à distance) mais Jésus les envoie se montrer aux sacrificateurs, c'est à dire aux spécialistes du moment qui confirmeront s'ils sont guéris ou non.

Pendant qu'ils y allaient, c'est à dire pendant qu'ils allaient réintégrer la société, voir des religieux qualifiés, pendant cette démarche, il arriva qu'ils furent guéris. dit l’Évangile de Luc.
Cela demande un très grand courage, sortir de la léproserie, quitter le ghetto, retourner en ville, côtoyer les autres, subir leur regard.
Cela demande un très grand courage aussi, que de se sortir de ce statut de sous-homme, écarté de la société. Infréquentable. Cela s'appelle la Foi. Ils font une démarche de Foi.
En ces temps là, la maladie grave incurable était assimilée au péché.
Ne sachant la soigner, on y trouvait une origine morale, tout aussi lourde.
Ils étaient doublement atteints, ces pauvres gens. Atteints physiquement, et moralement, et chargés de l'opprobre de tous, en réalité de la peur de tous.
Ce que l'on ne comprend pas fait peur, alors on éloigne, emprisonne, bannit. En « collant » le péché sur l'autre, on ferme les yeux.
Pendant leur démarche de retourner vers le reste des hommes, dit le texte, « il arriva qu'ils furent guéris. »
C'est leur démarche de Foi qui a opéré. leur mise en route. Et par voie de conséquence leur guérison.
Si on réfléchit bien, à ce stade-là, Jésus n'a encore rien fait. Il les a seulement mis en route vers leur propre guérison, et ils y ont cru.
L'invraisemblable s'est produit.
Verset 15, l'un d'eux, se voyant guéri revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. il tomba aux pieds de Jésus, c'était un Samaritain, autrement dit un étranger.
Un seul sur dix. est revenu.vers Jésus et c'est un étranger.
Les 9 autres sont probablement guéris, mais celui-là est sauvé. « Lève-toi dit Jésus, va ! ta foi t'a sauvé ».
Le retour du dernier, du 10ème est un message prophétique, car finalement, les étrangers auront mieux accueilli Jésus que les siens. Cette vérité traverse tout l'Évangile.
Ce n'est pas la première fois que Jésus met en scène un Samaritain, ou une Samaritaine ;il faut y voir le message du rayonnement universel de l’Évangile, bien au delà des frontières.
Tous les lépreux sont appelés à la guérison, comme tous les hommes sont appelés au salut, mais rares sont ceux qui confessent que Jésus Christ est le Seigneur. Une poignée, quelques grains de sel, un tout petit peu de ferment dans la pâte.
Celui-là est membre de l’Église du Christ, qui a compris que la vraie guérison est de l'ordre de la conversion.
Aujourd'hui, bien des gens sont malades, malgré les très grands progrès de la médecine, ce ne sont pas forcément des maladies physiques dont je parle, mais des maladies de dépendance, alcool, jeux, dépendance à internet, au téléphone portable, et ses différents usages, qui plombe la relation à l'autre, dépendance au profit, à l'argent, à la réussite sociale.
Toutes ces dépendances déforment le visage de ces nouveaux malades que nous sommes, comme le péché nous déforme le visage quand nous sommes loin de Dieu.
Pire qu'une lèpre, nous sommes revêtus de quelque chose qui nous fait mal, ne nous convient pas et déforme notre humanité, la nôtre propre.
La rencontre de Jésus-Christ nous redonne notre vraie figure.
« Lève-toi dit Jésus, toi qui me confesse, ta foi t'a sauvé. » Amen.

Geneviève Calladine