Prédication du 13 octobre Luc
17, 11 à 19.
Jésus
passait entre la Samarie et la Judée, pour se rendre à Jérusalem.
En
trajet donc il rencontre dix lépreux à l'écart d'un village, ou
plutôt ils se tiennent à distance, ils y sont obligés, du fait de
leur état.
Des
gens contaminés, atteints de la maladie la pire, la lèpre qui fait
peur, qu'on ne sait pas soigner.
Exclusion
des malades qui deviennent des parias. A l'écart de la plupart des
villes, dans l'antiquité et au moyen-âge, il y a eu des léproseries,
des zones à part.
Riches
et pauvres sont concernés par la lèpre. À ce niveau-là, il n'y a
pas de différence sociale.
Une
toute petite tache blanche devient progressivement une terrible
maladie de peau.
Verset
14, les lépreux supplient Jésus, celui ci ne les touche pas (on dit
qu'ils se tenaient à distance) mais Jésus les envoie se montrer aux
sacrificateurs, c'est à dire aux spécialistes du moment qui
confirmeront s'ils sont guéris ou non.
Pendant
qu'ils y allaient, c'est à dire pendant qu'ils allaient réintégrer
la société, voir des religieux qualifiés, pendant cette démarche,
il arriva qu'ils furent guéris. dit l’Évangile de Luc.
Cela
demande un très grand courage, sortir de la léproserie, quitter le
ghetto, retourner en ville, côtoyer les autres, subir leur regard.
Cela
demande un très grand courage aussi, que de se sortir de ce statut
de sous-homme, écarté de la société. Infréquentable. Cela
s'appelle la Foi. Ils font une démarche de Foi.
En
ces temps là, la maladie grave incurable était assimilée au péché.
Ne
sachant la soigner, on y trouvait une origine morale, tout aussi
lourde.
Ils
étaient doublement atteints, ces pauvres gens. Atteints
physiquement, et moralement, et chargés de l'opprobre de tous, en
réalité de la peur de tous.
Ce
que l'on ne comprend pas fait peur, alors on éloigne, emprisonne,
bannit. En « collant » le péché sur l'autre, on ferme
les yeux.
Pendant
leur démarche de retourner vers le reste des hommes, dit le texte,
« il arriva qu'ils furent guéris. »
C'est
leur démarche de Foi qui a opéré. leur mise en route. Et par voie
de conséquence leur guérison.
Si
on réfléchit bien, à ce stade-là, Jésus n'a encore rien fait. Il
les a seulement mis en route vers leur propre guérison, et ils y ont
cru.
L'invraisemblable
s'est produit.
Verset
15, l'un d'eux, se voyant guéri revint sur ses pas, glorifiant Dieu
à haute voix. il tomba aux pieds de Jésus, c'était un Samaritain,
autrement dit un étranger.
Un
seul sur dix. est revenu.vers Jésus et c'est un étranger.
Les
9 autres sont probablement guéris, mais celui-là est sauvé.
« Lève-toi dit Jésus, va ! ta foi t'a sauvé ».
Le
retour du dernier, du 10ème est un message prophétique,
car finalement, les étrangers auront mieux accueilli Jésus que les
siens. Cette vérité traverse tout l'Évangile.
Ce
n'est pas la première fois que Jésus met en scène un Samaritain,
ou une Samaritaine ;il faut y voir le message du rayonnement
universel de l’Évangile, bien au delà des frontières.
Tous
les lépreux sont appelés à la guérison, comme tous les hommes
sont appelés au salut, mais rares sont ceux qui confessent que Jésus
Christ est le Seigneur. Une poignée, quelques grains de sel, un tout
petit peu de ferment dans la pâte.
Celui-là
est membre de l’Église du Christ, qui a compris que la vraie
guérison est de l'ordre de la conversion.
Aujourd'hui,
bien des gens sont malades, malgré les très grands progrès de la
médecine, ce ne sont pas forcément des maladies physiques dont je
parle, mais des maladies de dépendance, alcool, jeux, dépendance à
internet, au téléphone portable, et ses différents usages, qui
plombe la relation à l'autre, dépendance au profit, à l'argent, à
la réussite sociale.
Toutes
ces dépendances déforment le visage de ces nouveaux malades que
nous sommes, comme le péché nous déforme le visage quand nous
sommes loin de Dieu.
Pire
qu'une lèpre, nous sommes revêtus de quelque chose qui nous fait
mal, ne nous convient pas et déforme notre humanité, la nôtre
propre.
La
rencontre de Jésus-Christ nous redonne notre vraie figure.
« Lève-toi
dit Jésus, toi qui me confesse, ta foi t'a sauvé. »
Amen.
Geneviève Calladine